Sélection TV hebdomadaire

Mercredi 10 décembre 2025

Le goût des choses

 

Film documentaire d'Alain Wirth (Suisse, 2025)

Mercredi 10 décembre 2025 à 23h10 sur  Durée 90 minutes SHS 31 CM 36 FG 36

Praz Bonjour est un projet de permaculture agroécologique initié dans les hauts de Vevey. Motivée par un profond désir d’agir face aux aléas écologiques, politiques et économiques du monde actuel, la démarche est fragile et tout sauf reposante. Ce film suit les défis auxquels les deux agriculteurs utopistes font face durant une année. (RTS)

 

 

Jeudi 11 décembre 2025

Temps présent

Saumon : comment on nous enfume

 

Jeudi 10 décembre 2025 à 20h10 sur    Durée : 48 minutes  SHS 31 CM 36 FG 36 

Il sera bientôt en bonne place dans les buffets des fêtes de fin d’année mais c’est aussi le poisson le plus consommé et le plus apprécié en Suisse tout au long de l’année. On le trouve sur tous les menus, cru ou fumé. Et pourtant, cela fait bien 30 ans que ses conditions d’élevage et son impact sur la nature sont dénoncés. Ces dernières années, le taux de mortalité dans les fermes aquacoles ont même atteint des records. Comment l’industrie mondiale du saumon a-t-elle réussi à nous faire oublier les maladies qui déciment ce poisson, les dégâts que son élevage cause à l’environnement et à faire taire les critiques ? Le magazine Temps présent a plongé dans les eaux troubles des élevages de saumon, en Norvège et en Écosse. (RTS)

 

 

Vendredi 12 décembre 2025

Amadeus

 

Film long métrage de Milos Forman (USA, 1984)

Vendredi 10 décembre 2025 à 21h05 sur  Durée : 175 minutes

L’Amadeus de Milos Forman est chargé en dorures, candélabres, perruques poudreuses à faire passer la cour de l’empereur pour un troupeau de moutons. Mais ce n’est pas ce qu’on lui a reproché.

Ce Mozart-là chamboule la dignité des gravures. Tom Hulce lui donne tout ce qu’il peut et, illustre inconnu en 1984, n’a pas été revu depuis. Il saute, glousse, joue du piano debout, à l’envers… C’est Elton John en brodequins ! Et il y a son rire. Un rire de gosse, de fou. D’où vient-il ? De Tom Hulce, de Forman, de la pièce qui précéda le film ? Amadeus est rythmé par la musique de Mozart, mais c’est ce rire obscène qui le ponctue, le griffe, le signe.

Raconter l’histoire d’un génie solaire par le biais de la jalousie d’un rival obscur (Salieri) était une assez riche idée. Ne rien cacher de la « mauvaise vie » qui sous-tendait sa belle musique : pas mal non plus, quitte à choquer. Mais le grand truc d’Amadeus, n’est-ce pas ce rire idiot, la perpétuelle touche de ridicule qui ramène au genre humain ce type habitué depuis des lustres à loger parmi les dieux ? (Télérama)

 

 

Samedi 13 décembre 2025

OKI

Mieux vivre ensemble grâce à la solidarité

 

Samedi 13 décembre 2025 à 9h55 sur   Durée : 9 minutes  SHS 21 EN 21

Dans cet épisode d’OKI, découvrez ce que signifie vraiment être solidaire. De la Croix-Rouge aux petits gestes du quotidien, on vous raconte comment l’entraide nous permet à tous de mieux vivre ensemble. (RTS)

  Les émissions et le matériel pédagogique de OKI

 

 

Le Vent se lève

 

Film d'animation long métrage de Hayao Miyazaki (Japon, 2013)

Samedi 13 décembre 2025 à 21h05 sur   Durée : 115 minutes  SHS 22-32 EN 21-31

Des années 1920 à la Seconde Guerre mondiale, Jiro, le jeune héros de ce grand tableau peint à la main, ne pense qu’à voler. Comme il a la vue basse, le métier de pilote lui est interdit. Il sera ingénieur aéronautique, inventeur des redoutables avions Zéro, le chasseur-bombardier des kamikazes et de Pearl Harbor…

Hayao Miyazaki s’aventurait ici hors du conte, son territoire de prédilection, et livre un récit très adulte, réflexion sur le passé de son pays, les épreuves, les souffrances et les compromissions de tout un peuple. Mais cette fresque historique ne serait pas si belle sans sa dimension intime.

Miyazaki dessine le quotidien avec la délicatesse d’un miniaturiste. Et tandis que tout le monde (les hommes, en tout cas) fume cigarette sur cigarette, notre héros tombe amoureux. La romance, lumineuse et tendre, joyeuse et tragique, donne au film sa respiration. Un souffle frais, qui fait voler les chapeaux, les cœurs et les avions en papier. Le vent se lève… (Télérama)

  Fiche pédagogique e-media

 

 

Dimanche 14 décembre 2025

Mémoire(s) de Saint-Imier

Dimanche 14 décembre 2025 à 10h30 sur   Durée : 25 minutes 

Des images d’époque, récits oubliés et témoignages vivants redonnent vie aux histoires locales qui ont façonné l’identité du vallon. L’épisode est enrichi par l’intervention de Sylviane Messerli, directrice de la fondation “Mémoires d’ici”, qui nous livre un regard personnel sur le passé et l’avenir de St-Imier. Cet épisode explore les traces laissées par les générations précédentes, entre traditions, vie quotidienne et mémoire collective, offrant au spectateur un moment suspendu entre hier et aujourd’hui. (RTS)

 

 

Louis-Ferdinand Céline, le voyage sans retour

(1/3) Le virtuose de la colère

(2/3) Le collaborationniste

(3/3) Le mystificateur

 

Film documentaire de Florence Platarets (France, 2025)

Dimanche 14 décembre 2025 à 21h05 sur   Durée : 3 x 45 minutes 

« Les écrivains qui n’ont pas de style ne m’intéressent pas », dit Céline dans une interview des années 1950. Il est dans sa maison de Meudon, emmitouflé dans ses laines et ses papiers, martelant qu’il est innocent. C’est qu’entre le style et l’innocence, il s’est passé bien des années et des événements politiques. Regarder ce portrait, adapté des podcasts de Philippe Collin diffusés sur France Inter, permet de suivre tout l’itinéraire de cet écrivain, à la fois génial et monstrueux, d’en comprendre les évolutions comme la cohérence.

L’épisode 1 (Le virtuose de la colère) suit Louis Ferdinand Destouches, alias Céline, de sa naissance en 1894 à la fin de la Première Guerre mondiale. Blessé, confronté à l’horreur, le cuirassier Destouches — « J’ai attrapé la guerre dans ma tête » — vomira l’humanité jusqu’à la fin de ses jours. En 1932, la publication du Voyage au bout de la nuit sera une véritable déflagration littéraire, hissant Céline au succès qu’il ne trouvera pas avec Mort à crédit, quatre ans plus tard. Mais son style plein de fureur bascule rapidement dans un antisémitisme halluciné.

L’épisode 2 (Le collaborationniste) couvre la période de l’Occupation au cours de laquelle l’écrivain est aux avant-postes de la propagande nazie. Et c’est un Céline pitoyable que l’on retrouve dans l’épisode 3 (Le mystificateur). Après une fuite opportune de Paris en juin 1944, il gagne l’Allemagne puis le Danemark, d’où, arrêté, il fera tout pour ne pas rentrer en France et éviter une lourde condamnation. Les archives illustrent parfaitement le contexte et l’itinéraire de cet homme dont les œuvres, rééditées ou découvertes après sa mort en 1961, ne cessent d’alimenter les débats. (Télérama)

 

 

Inestimables forêts

 

Film documentaire d'Orane Buri (Suisse, 2024)

Dimanche 14 décembre 2025 à 22h10 sur   Durée : 51 minutes  SHS 31 

Plongez au cœur des forêts suisses et de leur gestion durable ! Derrière les apparences vertueuses, ce film révèle les limites de cet idéal et comment nos choix affectent l'Amazonie. Une critique percutante qui relie local et global, interrogeant nos certitudes face à l'urgence de préserver ce trésor planétaire. (RTS)

 

 

The Landscape and the Fury

 

Film documentaire de Nicole Vögele (Suisse, 2024)

Dimanche 14 décembre 2025 à 23h10 sur    Durée : 134 minutes

La réalisatrice alémanique Nicole Vögele est partie filmer, à la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, une des principales routes migratoires vers l’Europe. The Landscape and the Fury lui a valu le Grand Prix du festival Visions du Réel 2024.

La réalisatrice et journaliste soleuroise Nicole Vögele, basée à Zurich et Berlin et reporter pour la chaîne alémanique SRF, s’est rendue à Sarajevo en 2018. Sur la route des Balkans, empruntée chaque année par des milliers de migrants cherchant à pénétrer dans l’espace européen, elle a participé avec des amis à des distributions de vêtements qui lui ont permis de récolter de nombreux témoignages attestant de violations des droits humains les plus élémentaires. Elle a alors décidé d’en faire un film, The Landscape and the Fury.

Le cinéma documentaire étant aux antipodes de l’immédiateté du reportage télé, ce deuxième long métrage de Nicole Vögele après Closing Time (2018) est avant tout un film d’atmosphère, qui a comme décor la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine («932 kilomètres de forêts, de champs, de collines, de montagnes», précise le dossier de presse), à savoir un pays membre de l’UE et un autre qui espère le devenir un jour. Pour l’heure, il est dès lors fréquent que les migrants soient repoussés – parfois avec violence – en Bosnie-Herzégovine, à savoir en dehors de l’UE. Des déportations illégales, que la réalisatrice a pu filmer après des mois d’enquête en collaboration avec d’autres journalistes.

Plus qu’un documentaire, The Landscape and the Fury est un essai dans lequel on est immergé de manière sensorielle dans un territoire à la fois habité par des familles qui sont chez elles et arpenté par des adultes et des enfants qui n’ont plus de foyer. Il n’y a là rien de démonstratif ou de didactique, juste des images qui témoignent d’une réalité, avec par exemple des gamins qui jouent au foot tandis que passe une famille irakienne, ou d’anciens combattants qui se souviennent de la guerre des Balkans. Des femmes discutent entre elles, et l’une a cette phrase très pragmatique : «S’ils vivaient bien chez eux, ils ne partiraient pas.»

Au milieu des feuilles mortes, dans une forêt humide, Nicole Vögele filme des photos d’identité abandonnées ; on ne sait pas ce que sont devenues les personnes qu’on y voit, mais forcément on devine les traces d’une possible tragédie. Puis, soudain, au milieu d’une nuit noire comme les ténèbres, une femme hurle : «Ils ne partiront pas, c’est ma famille.» On ne voit rien, mais on sent l’effroi et il s’agit là d’un des moments les plus forts d’un film qui impressionne par sa manière d’utiliser le hors cadre et le silence. (Stéphane Gobbo, Le Temps)

 

 

Vendredi 19 décembre 2025

Peau d'âne

 

Film long métrage de Jacques Demy (France, 1970)

Vendredi 19 décembre 2025 à 21h05 sur   Durée : 90 minutes

Attention, objet de culte ! Où la magie du kitsch est un sommet de pop art, et le conte, une porte vers la transgression. Avec cette adaptation du conte de Perrault, Jacques Demy réalise son film le plus enchanteur et psychédélique. Il rend un hommage vibrant à Jean Cocteau : citation d’un de ses écrits comme « Poème des temps futurs », étincelants clins d’œil à La Belle et la Bête avec des statues humaines porteuses de chandeliers, des portes qui s’ouvrent toutes seules ou une rose qui parle, et, évidemment Jean Marais, en roi obstinément tenté par l’inceste.

Face à lui, Catherine Deneuve, sa beauté que rien ne semble pouvoir pervertir, et dont la sauvagerie même — en souillon recouverte d’une peau de bête — n’effraie pas un prince charmant qui s’ennuie… D’autres influences abondent, en un véritable jeu de piste artistique : Gustave Doré qui, en son temps, illustra le conte, versus Warhol et les couleurs pop pour réveiller l’univers médiéval, mais aussi Prévert et le Walt Disney de Blanche-Neige. La couleur s’impose comme un protagoniste : bleu et rouge pour les royaumes, mauve pour la fée des Lilas (inoubliable Delphine Seyrig), et, enfin, blanc immaculé lors de l’« hymen » final où la fée, encore elle, débarque en hélicoptère dans le plus bel anachronisme du cinéma. À l’exception de la robe « couleur du temps » avec ses nuages qui bougent sur fond de ciel, voilà bien une féerie sans Demy-teintes. (Télérama)